Expo Photos : " Le temps qui passe"

Médiathèque du LAMENTIN MARTINIQUE

Du 9 au 21 janvier 2013, 7 artistes de l'Association PABE MARTINIQUE : Michèle ARRETCHE, DAOUÏA, Marie-Annette FOURNIER, Françoise LEVY, Myriam JOURDAN, Nicole HUGON-NOUEL et Sandrine ZEDAME vous présentent leurs créations numériques à la Médiathèque du LAMENTIN

affiche-2-1.jpgphoto  (c)  Sandrine Zedame

Le temps qui passe

 

Ballotés entre le Temps Universel, donné par les médias,

les temps d’été ou d’hiver de l’Europe ( 5 ou 6 ? rajouter ou retirer ?)

sans compter l’heure de décalage new yorkaise ou canadienne ou la demi-heure vénézuélienne… si on a son cœur tout près là-bas,

souvent nous hésitons sur le temps de l’Instant.

En Martinique, Terre aux Histoires multiples,

on perçoit bien le lien entre  l’espace et le temps.

Il est palpable.

 

Mais que dire du temps qui passe ?

Qu’est-ce que le temps qui passe pour un photographe dont la caractéristique première est de figer le temps en un « instantané » ?

Que saisit-il dans sa capture du vivant, du mouvant, du fugitif, de l’éphémère, du fluide, du fuyant…? dans sa chasse à l’affut, au vol, au hasard…?

    Un instant de bonheur, de beauté, d’horreur…?

    Un témoignage, un moyen de communiquer, d’informer…?

    Un écho à sa pensée, à ses perceptions…?

    La constitution d’une mémoire, d’une vérité…?

    Une vision du  monde, La révélation du sien…?

 

Une photo n’est-elle pas toujours la cristallisation d’un moment passé ?

Et il ne s’agit pas là seulement du temps (toujours plus court), des manipulations techniques, chimiques ou informatiques nécessaires à sa révélation.

Même une photo polaroïd est le résultat, certes immédiat, d’un passé. La représentation d’un passé très récent cette fois.

 

En totale contradiction avec l’essence même de la photographie, le ponctuel, 

« Le temps qui passe » implique une durée  (comme le suggère le présent de conjugaison).

Coincée entre le passé et le futur, son unicité la prive de « la facilité » apparente, à cet égard, du cinéma.

Alors qui donnera cette dimension à l’œuvre photographiée ?

Le regard du public.

Son cerveau immédiatement, sur les rides marquées d’un portrait, plaque les douleurs, le travail, l’histoire grande ou petite traversée par le sujet : le spectateur construit la durée.

 

Son regard se combine à celui de l’artiste. Ils construisent ensemble.

 

Michèle Arretche, Daouïa,  Marie-Annette Fournier, Nicole Hugon-Nouel, Myriam Jourdan, Françoise Levy, Sandrine Zedame, membres du PABE, chacune d’elles a essayé de répondre à ces questions.

A sa façon.

Dans cette quête souvent poétique qui caractérise Le PABE.

Daouïa

Michèle ARRETCHE

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"La photographie est toujours d'identité même quand elle montre la nature qui s'abandonne dans une esthétique, une sensualité de la disparition. olé!" Jean-Louis Saïz

Naviguer, barre bien ferme, entre les écueils du temps .

Dans le monde relatif, il n'y a même pas quelque chose qui,
un instant d'après, ne  s'est changé en quelque chose d'autre;
il n'y a que le changement.

Si nous n'acceptons pas le fait que tout change, nous ne pouvons trouver la parfaite sérénité.

La cause de la souffrance est donc notre refus d'accepter cette vérité.

 

Daouïa

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Making off d'un tableau ....

Entrer dans une photo : rêver, imaginer, méditer, contempler, réfléchir…

Penser le temps, penser le passage…

Le seul avenir d’une photographie est dans le regard réactualisant, revivifiant, du spectateur. Son seul espoir, par sa thématique, son style, son art, entrer dans  l’Histoire, devenir éternelle, intemporelle. Hors du temps.

Par la construction en abime : une photo dans la photo.

Par un déplacement du photographe dans l’espace, sorte de zoom au ralenti et à l’envers.

Par le regroupement en un d’une série de clichés fixant une évolution.

Donc par la représentation multiple,  j’ai essayé de répondre à la problématique du « temps qui passe »…

Marie-Annette FOURNIER

four-marie-annette-2-copie.jpg"ce que je vois ..."

Le temps qui passe c’est aussi cela…Une page restée blanche parce qu’il y aurait trop à exprimer.

Alors le temps est passé, ma plume est restée dans son encrier...

Et je n’ai pas vu le temps passer….

Mais je suis certaine qu’il y a énormément à dire sur ces clichés capturés dans le temps, si vous vous interrogez et que vous m’offrez un peu de votre temps…

Françoise LEVY

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"La matière brute devient émotion."

Empreintes laissées par les éléments .

 

 

Souffle du vent, caresses de l'eau, brûlures du soleil vont marquer, tracer, donner des couleurs aux matériaux.

Tout n'est pas fini.

La démarche lente du temps qui passe, la force et l'énergie transmises, témoins de la mémoire inscrite à l'intérieur des choses, deviennent alors une étape dans la transformation.

Le temps, tel un sculpteur, se rend complice de la matière.

         Des fragments de vie ressurgissent et nous laissent cette liberté d'esprit fantastique de ne pas y voir une fin en soi mais l'expression artistique d'une création contemporaine.

 

Nicole HUGON-NOUEL

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" Quelque soit le siècle,la nature reprendra ses droits et vaincra la pierre."

Que ce soit les vestiges de l’empire Khmer au Cambodge avec les ruines d’Angkor, cité bâtie principalement au 13ème siècle

ou les ruines plus récentes d’une poterie à l’îlet Chancel en Martinique, bâtie au 18ème siècle,

on voit que la nature reprend ses droits sur la pierre.

 Figuiers maudits et lianes gagneront leur combat, aidés par le temps qui passe.

Myriam JOURDAN

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"j'aime photographier les fruits dans la nuit, leur beauté propre se révèle ainsi "

« Des trésors dont le temps dispose, hélas ! hâtons-nous de jouir :
Un souffle a fait naître la rose, mais un souffle peut la flétrir.
Le temps s'écoule, et sur ses traces nos beaux ans passent sans retour.
Si l'amour fuit avec les grâces, le bonheur fuit avec l'amour
. »

 

Lucien-Emile Arnault ; Le temps s'écoule - 1826.

 

Sandrine ZEDAME

signee.jpgsur la plage, en passant ...

BALADE AVEC MON FILS

Lendemain de la fin du monde

                       Anse couleuvre                          

Pour ne pas oublier

La légèreté d’un pas

L’ombre gracile

La lumière sourde

Les murmures discrets

 

L’instant délicieusement délicat

Où le bonheur ne tient à rien

Où la beauté est partout

Où la simplicité se dit simplement

 

La tendre banalité

D’une balade

A deux

Après la pluie

 

Pour que le temps qui passe

Soit aussi un temps qui reste …

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