Workshop de la BIAC MARTINIQUE avec Inès TOLENTINO

"SOUFFLE"

Inès TOLENTINO :INSTALLATION SUR BÂTIMENT EN RUINES

SAINT-PIERRE, angle des rues PETIT-VERSAILLES et VICTOR HUGO

« SOUFFLE »

 

 

Cette installation est née de la réflexion inspirée par la nature en ruines du bâtiment à investir et de l’histoire de la ville de Saint Pierre, année 1902.

Depuis quelques années, je réfléchis aux sentiments que provoquent en moi les catastrophes naturelles ou pas. Des mots apparaissent : basculement, fragilité, vanité, impuissance, résignation, courage, obstination, survie.

Dans l’œuvre « SOUFFLE », j’attribue au squelette de l’édifice, une nature humaine.

Les percements des fenêtres du premier et deuxième étages sont habillés par la toile dorée des couvertures de survie. Matériel symbolique tant et tant vu lors des images transmises de l’après catastrophe. Adossées de façon étanche aux fenêtres, elles auront toutefois la possibilité, au gré des courants d’air et de vent, de suggérer un mouvement d’inspiration et d’expiration qui simulera une respiration. Aussi, le son provoqué par le frémissement des toiles évoquera le souffle.

Le scintillement des couvertures de survie provoquera un contraste calculé entre la grisaille du bâtiment et  l’insolence du doré. Souvent, on observe un déploiement de technologie salvatrice qui s’oppose à la misère des drames.

 

Au RDC, les ouvertures seront couvertes par des planches en bois peintes en rouge laqué. Le rouge, forcément la vie et le sang. Sur ces planches, comme des témoignages sublimés de survie, il y aura des passages calligraphiés à propos de catastrophes (Tout bouge autour de moi, Fukushima, le sacré du Printemps…)

 

« SOUFFLE» est un hommage à la vie qui persiste envers et contre tout, aux êtres humains dits des écrivains qui habillent obstinément le tragique de la beauté de l’âme.

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"LA FORÊT DES ARCHIPELS" à la Pagerie TROIS-ILETS

 

Inès TOLENTINO : INSTALLATION  A LA PAGERIE

LES TROIS ILETS

 

« LE ROYAUME DE CE MONDE "

Alejo CARPENTIER

 

Cette installation a été conçue à partir d’une série de toiles de l’artiste – Dans tes mains, le cœur cousu, la vie en dentelles…-

 

Au centre, il ya une robe blanche. Robe de cérémonie : baptême, fiançailles, mariage, deuil. Certainement une robe de communion avec la nature et la forêt de branches environnantes. De ces branches jaillissent, ouvertes et offertes, des mains rouges comme des prières ou des  incantations. Présence féminine divine ou humaine, campée  tel le poteau-mitan, traversée des histoires, croyances, rites et mythes qui nous composent, nous les habitants « d’un invraisemblable archipel de sucre et d’alcool » comme le disait si bien le poète dominicain Pedro Mir.

Au sol, du charbon. Le feu est éteint, le feu peut repartir. Beaucoup de vaisseaux ont brulé,  des maisons et des vies aussi. Le cœur reste de braise.

Cette œuvre évoque l’emprise des femmes dans la Caraïbe,   leurs voix qui chuchotent  dévotement  leurs désirs aux dieux et des empires à prendre et à perdre.

 

A travers des années des poètes, des écrivains ont  crée les premières images de « l’empire des archipels » : Pedro Mir, Alejo Carpentier, René Dépestre, Marysse Condé, Lafcadio Hearn…Sincèrement merci.

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